Cinq Jours à Constantinople

Après deux jours de voyage en stop, nous sommes arrivés à Istanbul le 14 avril 2012! Une pluie torrentielle s’abatant sur la ville, nous n’avions pas d’autres choix que de trouver un endroit bien à l’abri pour dormir. Nous avons donc cherché une auberge de jeunesse sur Istanbul où nous pourrions passer la nuit. Nous réserverons deux lits dans une auberge de jeunesse depuis un cybercafé, puis nous nous y rendons avec difficulté lors d’une légère accalmie! Suite à un incident sur la ligne de tram, celui-ci prend des directions improbables puis reviens en arrière,… Bref, au bout d’une quarantaines de minutes, nous arrivons à l’arrêt de tram voulu : “Findikli”. Nous serons vers 19h à l’auberge « Route 39 »! Nous avons réservé deux lits dans un dortoir qui en compte 10 pour 9€/nuit/personne petit déjeuné inclus.

Le soir même nous ferons la connaissance de deux anglais et d’une Malaisienne à l’auberge. Le soir, nous prendrons un repas chaud au bar de celle-ci, c’est un peu hors budget mais nous n’avons rien mangé de la journée ! Nous aurons donc l’occasion de manger un poisson frais, tout droit venu du « Bosphore » !

Les jours suivants, nous les passerons à visiter Istanbul, c’est une ville gigantesque, mais le centre historique n’est pas si grand que ça ! Situé de part et d’autre du détroit du Bosphore et donc à cheval sur deux continents (l’Europe et l’Asie) le centre historique se situe plutôt du côté Européen je n’ai donc pas eu l’occasion de prendre le « Vapur » pour traverser le Bosphore ! Si grande soit-elle, Istanbul n’est pas la capitale de la Turquie. Comme dans toutes les grandes villes, les monuments y sont nombreux. En compagnie de Philippe, j’irais en contempler certains:

  • La Basilique Sainte-Sophie, « Ayasofia » (qui signifie Sainte sagesse, aucun lien une éventuelle personne nommée « Sophie ») fût construite en 537 après les destructions successives de ses deux grandes sœurs. Elle a du être restaurée en 558 car un tremblement de terre fit s’écrouler le dôme ! Cette restauration eu lieu sur demande express du même empereur qui ordonna sa construction : Justinien le grand. Cette basilique fut convertie en Mosquée en 1453 et quatre minarets furent ajoutés par différents sultans.
  • Tout proche de la basilique se trouve « La Mosquée bleu » ! Construite durant la période Ottomane, achevée en 1616. C’est l’une des mosquées les plus visitées d’Istanbul parmi plus de 560 que compte cette ville !
  • Nous nous baladerons le long des murailles de Constantinople, qui longent la mer Marmara.
  • Le grand bazar, qui est aujourd’hui plus un piège à touristes qu’un marché typique Turc…
  • Sur l’autre rive de « la corne d’or» (Un estuaire s’ouvrant sur le Bosphore), nous verrons la tour Galata, construite par les génois en 1348 pour protéger leur colonie en plus des remparts qu’ils érigèrent et qui furent entièrement démolis en 1453. La colonie des Génois fût autorisée en raison d’accord commerciaux ! Après 1453 la tour fut utilisée à différentes fins : poste de surveillance contre les incendies ou prison et elle abrite aujourd’hui un café et une discothèque !

Si cette ville est intéressante, nous n’y serions pas restés aussi longtemps si nous n’avions pas rencontré Fuat et Seda, un jeune couple de Turc plus que sympas avec qui nous passerons plusieurs soirées, Ahmed un Iranien en vacances pour quelques jours à Istanbul, Luke & Paul deux anglais, Salie une Malaisienne et toutes les personnes avec qui nous partagerons d’agréables moments autour d’un Çay (thé Turc généralement servi dans un verre en forme de tulipe),… Les rencontres au cours des voyages sont bien plus intéressantes et enrichissantes que de simples visites de monuments !

Après 5 jours passés à parcourir cette immense ville de 13 000 000 d’habitants, à longer le Bosphore et la mer Marmara, nous la quittons en bus, pour rejoindre directement Antalya où nous avons rendez vous avec Kévin (rencontré via un site de mise en relation entre Voyageurs) et des amis à lui, pour effectuer un petit trek dans le sud de la Turquie !

Lorsque nous quittons la ville en bus, c’est une fois de plus l’occasion de se rendre compte de l’immensité de cette ville qui s’étend aussi sur le continent Asiatique! Nous effectuons le trajet de nuit, j’essaie de m’endormir, et si tout va bien, demain matin, nous serons à Antalya !

De Plovdiv à Istanbul

Nous sommes arrivés en toute fin d’après midi à Plovdiv! N’ayant aucune idée de l’endroit où nous pourrions dormir, nous avons commencé par chercher la meilleure solution, au meilleur prix. Nous avons trouvé un hôtel en plein centre de Plovdiv, sur la rue principale (d’après moi…) le tarif affiché était de 45 lévas (environ 22€) pour une chambre avec deux lits simple. Après négociation, nous arrivons à convaincre le gérant de baisser le prix à 30 lévas ce qui nous permet de rester dans le budget pour la journée ! Nous irons vite nous coucher, le stop nous a fatigué et nous avons encore un peu de retard de sommeil suite au voyage en bus !

Le lendemain, nous visiterons sommairement Plovdiv, car nous voulons arriver rapidement en Turquie ! Cette ville mérite pourtant que l’on s’y attarde ! Elle est l’une sinon « La » plus vieille ville d’Europe et comme pour le reste de la Bulgarie et de cette région du monde, son histoire est vive et passionnante ! Les premières traces de civilisations sur place y remontent à 3000 ans, à l’époque cette ville portait le nom d’ « Eumolpias ». Au fur et à mesure des conquêtes elle sera renommée : « Philippopolis », « Trimontium », « Pulpudeva »,… avant de finalement s’appeler Plovdiv. De nombreux vestiges de l’histoire sont encore visibles, notamment l’amphithéâtre Romain que nous irons voir, et le Stade romain enfoui sous la rue principale dont un petit bout est accessible mais actuellement en travaux, nous ne pourrons donc pas le voir. Après la visite de l’amphithéâtre, nous décidons de quitter la ville en stop pour nous rapprocher de la Turquie où nous souhaitons séjourner plus longuement. Après avoir essayé en vain de quitter la ville en stop, nous prenons finalement un bus pour rejoindre les abords de la ville et commençons à attendre. En quelques minutes plusieurs voitures s’arrêtent, l’endroit est plutôt propice au stop ! Nous finissons par trouver un chauffeur qui va dans la bonne direction, dumoins, c’est ce que nous pensions… en effet quelques centaines de mètres plus tard, il bifurque et prend une route vers le nord alors que nous voulons aller à l’Est… Nous lui demandons de nous déposer, et marchons plus d’un km pour rejoindre la bonne route. Nous retentons le stop à proximité d’une station service, mais cette fois-ci le lieu se prête nettement moins au stop et nous devrons y patienter une heure avant qu’un conducteur s’arrête ! Il nous déposera finalement à Harmanli et nous donnera un Œuf coloré chacun !

En Bulgarie les Pâques sont un évènement important! Tout le monde peint des œufs et en offre ! Nous n’aurons par contre pas l’occasion de gouter la Brioche de pâque, le « Kozounak », dommage… Quelques minutes plus tard, grâce à nos œufs « porte-bonheur », un conducteur s’arrête et nous emmènera jusqu’à Svilengrad, ville proche de la frontière turque, où nous souhaitons passer la nuit. Il nous déposera en bordure de ville. Ce dernier voyage se fera dans une chaleur tout simplement étouffante, le chauffeur a mis la commande de la clim sur 29°C avec la ventilation maximum…

Après avoir bu un demi litre d’eau chacun en sortant de la voiture, nous commençons à chercher un endroit où dormir, au bout d’une petite demi-heure nous apercevons un bâtiment en ruines, en nous approchant nous découvrons une petite bâtisse en ruine qui semble impeccable pour y passer la nuit à l’abri de la pluie !

Alors que nous y dormons, vers 2h00 du matin, Philippe se lève car la pluie qui s’abat sur la maison l’atteint à cause du vent qui s’engouffre par la fenêtre. Pendant que nous rangeons un peu nos affaires, nous entendons d’étranges bruits de l’autre côté de la maison. Au bout de quelques minutes nous apercevons de la lumière qui semble provenir des phares d’une voiture garée de l’autre coté de la « maison » où nous dormons… étrange… Nous décidons de quitter les lieux et finirons la nuit dans une station service.

Le lendemain, après une nuit fatigante, nous reprenons la route à 7h vers la frontière ! Nous marcherons 2h le long de la route avant d’être pris en stop par un Turc qui se rend à Istanbul, notre destination. Il ne parle pas un mot de français mais est plutôt sympa. Nous passons la frontière à bord de son véhicule, puis il nous demandera une participation pour nous emmener directement à Istanbul. Nous acceptons après négociations et arrivons vers 17h00 à Istanbul sous une pluie battante !

Nous avons volontairement passé peu de temps en Bulgarie, mais ce pays mérite d’être visité avec beaucoup plus d’attention.

ДОБЪР ДЕН СOфия!

Et nous voila parti pour de bon! “Nous” car je voyage pour une durée indéterminé avec Philippe, un coéquipier avec qui je suis parti de France! C’est en bus que nous avons démarré l’aventure, lundi 09/04! Nous sommes partis à 8h00 depuis Paris Gallieni, pour une journée et demie de route!

A peine monté dans le bus et déjà presque dépaysé, entre le chauffeur bourru qui ne parle pas un mot de Français et qui n’a pas franchement envie de répondre à nos questions, et les passagers, tous bulgares, qui ne parlent pas non plus Français! Le voyage en bus n’a pas été si difficile, hormis que nous ne comprenions rien aux annonces faites exclusivement en Bulgare, que le chauffeur s’est arrêter plusieurs fois pour aller vomir (Si, si…), que les films anglais étaient diffusés sans son et sous-titrés en Bulgare, qu’on à eu le droit à plusieurs bon ralentissements (bouchons)… Bref, le paradis, mais je pense que c’est probablement un bon voyage par rapport à ce qui nous attend par moment…

Quelques passagers voyant que nous ne comprenions rien du tout aux annonces, ont fini par nous les traduire comme ils pouvaient pour que l’on sache au moins la durée des pauses. Après une nuit peu reposante nous passerons une deuxième journée dans le bus sous un superbe soleil! Entre la Slovénie et la Bulgarie!

Nous avions été mis en garde par les passagers du bus par rapport à la “dangerosité” de la ville de SOFIA. En réalité, il n’en est rien! C’est même une ville très agréable! Elle se trouve à l’Ouest de la Bulgarie, et est surplombée par le Mont Vitocha (Витоша), au sud, dont le point culminant se trouve à 2290m d’altitude et par les montagnes des Balkans au nord ce qui donne à la ville un caractère particulier, et des paysages avec de belles perspectives!

Pour rejoindre notre hôte, Caroline, trouvée via le site Couchsurfing, nous avons du prendre le tramway. En montant dans la rame le chauffeur à pas mal insisté pour que je lui achète un billet de tram alors que Philippe en avait déjà acheté deux, et cela, malgré que je lui fasse “non” de la tête. En descendant du tram nous demandons notre chemin et un ado nous donnera une carte de la ville. Au dos de cette carte se trouve l’explication de l’insistance du chauffeur… Hé oui! Ici les “oui” et “non” avec la tête sont inversés! Autant vous dire que c’est tellement naturel pour un occidental de dire “non” en hochant la tête de droite à gauche que plusieurs commerçants n’ont pas bien compris ce que nous voulions… ou pas!

Se dégourdir les jambes après 33h30 de bus est un vrai bonheur! Même si les pauses ont étés nombreuses, se balader de nuit dans les rue de Sofia est un vrai plaisir! En compagnie de Caroline, notre hôte, nous irons manger dans un restaurant traditionnel! Les prix sont très abordables même avec notre petit budget!

Nous pourrons visiter Sofia de jour, après une bonne nuit de sommeil (Merci Caroline!). Les principaux monuments de Sofia sont des édifices religieux historiques. Il est intéressant de voir la différence entre les styles d’architectures de certains bâtiments qui démontrent l’histoire mouvementé de cette ville bâtie initialement par les Serdi, sous le nom de “Serdika” au VIIème siècle Av J.C.

Nous quittons Sofia le lendemain, après une deuxième nuit chez Caroline! Et nous partons vers Plovdiv! Après un dernier tour dans Sofia, nous marchons un long moment le long d’une route puis à travers un bois à la recherche d’un emplacement où faire du stop! Nous finirons par trouver une station service où nous serons pris en Stop au bout d’une vingtaine de minute par Dimitrev et son fil Mario! Et nous voila parti sur les route Bulgare à bord de notre premier véhicule auto-stop, nous filons à 120 km/h entre les massifs montagneux enneigés, sur un fond de Metallica avec de temps en temps des explosions causées par les “ruptures” du moteur!

Il nous déposera à 50 km de la ville de Plovdiv, sur une aire d’autoroute où nous devrons patienter 2h sous le soleil avant d’être pris en stop par Ivan! Qui nous déposera au centre ville de Plovdiv!

Treck D’échauffement

Un trek dans les Cévennes

Durant mes préparatifs j’ai consacré pas mal de temps à la recherche de coéquipiers pour le voyage. C’est grâce au site “voyageforum” que j’ai rencontré Nathanaël et Philippe. Deux personnes avec qui je prépare mon voyage et avec qui je vais faire un bout de chemin. Pour mettre le matériel à l’épreuve, Philippe et moi avons décidés de réaliser un trek d’échauffement dans sa région, plus précisément dans le parc national des Cévennes!

C’est accompagné d’un ami, Terry, venu pour l’occasion, que j’ai rejoins Philippe à Valence le 06 Février dernier. Alors que l’Hiver était plutôt doux depuis son commencement, les températures ont dégringolées deux semaines avant la date prévue de notre petit “échauffement”. Malgré cela nous voila parti, après quelques courses, pour deux heures de route depuis Valence, pour rejoindre “Le Vigan” lieu de départ de notre du trek, dans les Cévennes!

Première préoccupation, où dormir par un tel froid? Notre équipement permet de dormir à des températures avoisinants 0°C mais les -10°C annoncés nous obligent à être très prudents, d’autant que le vent “Sibérien” qui s’abat sur la France en ce début février 2012 n’arrange rien. Philippe aborde rapidement de la possibilité de dormir dans une grotte. Être à l’abri du vent est indispensable et même s’il fait -10°C dehors la température dans la grotte ne descend jamais en dessous de 0°C, à condition de s’enfoncer suffisamment profond dans celle-ci. Nous nous rendons donc à un endroit connu de Philippe pour y explorer une grotte et voir s’il est possible d’y dormir! L’entrée de la grotte est aménagée, probablement par une personne qui a souhaité s’essayer à la culture de “Champignons de Paris”! Après une rapide exploration, le constat est sans appel, il fait nettement plus chaud dans la grotte, même si l’air y est très humide!

Nous profiterons du temps qu’il nous reste avant le coucher du soleil pour faire un petit tour sur une colline avoisinante, au milieu de bovins de race “Aubrac”. Le soir, après quelques grillades et d’une assiette de riz (cuit façon Pilaf pour économiser l’eau!) sous le haut vent à l’entrée de la grotte, nous choisissons finalement de dormir dans la première grande cavité de celle-ci qui offre un sol plat, et une humidité réduite grâce à la proximité de la sortie qui fait office d’aération! Un choix peu judicieux car durant la nuit on bénéficie aussi bien de l’humidité émanant des profondeurs des cavités que de la fraicheur qui arrive de l’extérieur! L’humidité diminue l’isolation thermique du duvet et malgré la qualité du duvet et le sac de soie, j’ai du rester couvert pour dormir sans ressentir le froid. Dormir dans une grotte est particulier, entre le silence absolu qui y règne, l’humidité et le noir total on ressent parfois une désagréable impression d’enfermement! Mais qu’importe, entre ça ou subir le froid, il n’y a pas une seconde d’hésitation!

Le lendemain nous décidons de nous rendre au Cirque de Navacelles, un lieu géologique apparemment magnifique. Nous voila donc parti pour quelques heures de marche! La première étape est de descendre dans la vallée vers Bez-et-Esparron avant de nous attaquer à l’ascension du “Causse du Blandas”, un plateau calcaire érodé (Karstique) dont l’altitude varie entre 600 et 900 mètres. Après une descente relativement agréable orienté plein sud, nous arrivons au pied du Causse et nous voila parti pour 2h30 de grimpette à l’ombre de celui-ci. Arrivé en haut, nous marcherons encore 1h45 sur le plateau (où nous admirerons de nombreux cromlechs et dolmens) avant d’arriver au Cirque de Navacelles! Le froid est saisissant, notre eau se congèle dans nos bouteilles! Nous avons chacun 3 couches de vêtements pour nous tenir chaud. Les sous vêtements thermiques de “première couche” sont très efficaces pour ce genre d’activité, mais en restant statique, nous ressentons rapidement le froid.

À notre arrivée, le spectacle est grandiose, impressionnant! Un simple regard sur ces immenses gorges et méandres creusées par une simple rivière, la “Vis”, au cours du temps vous laisse songeur quant au passé de notre planète et vous remet à votre place dans votre simple condition d’Homme. Le retour se fera au soleil couchant, et la dernière parti de nuit. Après une deuxième nuit dans la grotte, nous nous rendrons au rocher d’Esparron, moins impressionnant, mais tout aussi magnifique avant de rentrer à Montpellier pour y prendre le train retour! Vivement le départ!