“Pékin”, “Beijing”, m’y voila! La différence entre ces deux noms vient du système d’alphabétisation phonétique utilisé, le premier ayant été réalisé par un Français vers 1600, l’autre était le système officiel chinois paru en 1950, le “Pinyin”.

Qu’importe, il est 22h00 j’attends mon hôte, Larson, adossé à l’un des deux lions qui gardent l’entrée du centre commercial tout proche de la station de métro “Nanlishilu”! “Larson” est son prénom anglais, son vrai prénom est DU JIE, mais une grande partie des chinois qui fréquentent souvent des étrangers ont un prénom “ouesternisé”. Il est tellement difficile de prononcer le leur correctement, qu’ils font cela pour éviter les erreurs et en simplifier la retenue. Ils vous donnent aussi généralement un prénom chinois. Par exemple le miens est: 大吉. Cela se prononce “Da Ji”, qui signifie “Très chanceux” mais en fonction des accents toniques (Voir l’article “Parler Chinois” – Article en préparation), ce même prénom peut signifier “Gros poulet” ou encore être le nom d’une Reine chinoise détestable… Autant vous dire que beaucoup de Chinois se sont bien marrés chaque fois que je n’ai pas bien fais attention aux tons employés dans ma phrase… “Bonjour je suis français, je m’appelle gros poulet…”. Bref!

Après de rapides présentations, Larson me conduit le long des larges avenues commerciales d’abords puis dans des rues mal éclairées pour rejoindre sa résidence. Un immeuble rustique dans lequel il partage un trois pièces plus salle de bain avec un colocataire. Larson est un jeune chinois de 25 ans. Journaliste, c’est lui qui a réalisé le petit reportage sur mon expérience d’autostop entre la frontière Kazakhe et Beijing à l’aide de mes photos et vidéos. Larson incarne à lui seul toute la modestie et la retenue chinoise. Non induit de lui même, il fait bien attention à suivre la logique de vie qui lui a été enseigneé: se coucher tôt, manger léger le soir, brûler trois bâtons d’encens lorsqu’il sent de mauvaises ondes dans son appartement ou lorsqu’il a besoin d’un peu plus de chance pour un jour particulier…

Comme il travaille c’est seul que je part à la découverte de la ville lendemain matin et les jours suivants. Le métro est surchargé, mais finalement, ce n’est pas bien pire que le RER A certains jours. Et pour passer le temps vous pouvez regarder l’un des nombreux écrans de TV ou projections derrière les fenêtres qui diffusent, entre 1000 spots publicitaires, de petite vidéos qui mettent en scène un personnage animé qui ne se comporte pas correctement et les problèmes qu’il engendre dans le métro, puis la bonne conduite à adopter pour ne pas se sentir gênant et gêné!

Loin du “lavage de cerveaux” je pense qu’au vu de la puissance éducative de la télévision il serait temps d’en diffuser quelques unes en France…

C’est dans un concentré de préjugés, de surprises et découvertes ou d’amusement que je vais apprendre à apprécier ce que nous imaginons de la Chine, la vrai, la développée, celle des Hans! Ce qui me frappe d’entrée c’est la modernité de cette capitale dont il semblerait, dans certains quartiers, que le shopping soit devenu l’une des activités les plus appréciées. En effet, rarement, j’ai eu l’occasion de voir autant de centres commerciaux et magasins juxtaposés à d’autres, en construction. Les grandes enseignes s’y bousculent, l’ampleur et le gigantisme de certains d’entre eux témoignent clairement de la densité de la ville, malgré moi je ne peux m’empêcher de me demander combien de personnes sont nécessaires pour faire vivre de tels centres d’achats!

La réalité commune est un peu différente, si effectivement bon nombre de chinois arrive maintenant à vivre de manière très aisée et consomment (beaucoup), il est une autre classe de chinois, qui eux ne vivent pas du même luxe ou des mêmes activités! Et bien que ce soit difficile à concevoir ils sont bien plus nombreux à vivre dans cette réalité que dans la “brillante” nouvelle classe aisée.

Je passerais plusieurs journées à me balader aux abords du Huhai Lake, bordé de Hutongs, ces petites habitations de plain-pieds traditionnelles faites de briquettes grises dont les finissions semblent toujours très nettes! Établies en groupement, les conditions de vie dans ces habitations sont plutôt rudimentaires, pas de sanitaire dans les maisons, chaque groupement d’habitations possède des toilettes communes.

Ces habitations sont amenées à disparaitre pour laisser place à des résidences étagées. Elles se trouvent dans les très, très étroites ruelles, qui bordent le Huhai lake et constituent clairement l’âme de cette ville qui ne leur accorde pourtant d’importance que pour le côté touristique et la manne financière qui s’y rapporte!

Le long des avenues principales, les commerces d’objets traditionnels chinois plus ou moins chères et les très nombreux commerces de nourritures ambulants laissent timidement paraitre la réalité des petites rues perpendiculaires dans lesquelles les gens vivent modestement. Difficile de s’y engager sans avoir l’air d’un touriste sans gêne et l’étroitesse des ruelles ne permet pas de s’y promener sans se faire remarquer surtout lorsqu’on fait trois têtes de plus que tout le monde… Pour autant, rien de plus simple que de côtoyer la vie des classes populaires en chine! Les habitations étant si étroites que bon nombre de chinois passent le plus clair de leur temps dehors, dans les parcs ou sur les larges trottoirs qui bordent les avenues, s’adonnant à toutes sortes d’activités: musique, karaoké, danse, sport, échec, jianzi, Ma Jong… Ici rien de plus naturel que de voir un petit groupe de personnes écoutant patiemment un joueur d’Erhu (Violon Chinois) débutant, enchainant les fausses notes. Personne ne lui fait remarquer son piètre niveau, il semblerait même qu’ils attendent la moindre occasion de le féliciter. Jour et nuit, la vie dans les “parcs populaires” comme ils les appellent, bat son plein!

Côté histoire, Pékin regorge de monuments témoignant de son riche passé historique. Des royaumes combattants à la république populaire de chine, je laisse wikipédia vous retracer la longue et passionnante histoire cette ville dont j’apprécierais les vestiges lors de mes longues flâneries. Je vous laisse en revanche apprécier quelques photos

De parc payants en monument payants, je me lasse relativement vite des visites dans les coin hyper-touristiques. Et même si j’apprécie la vie chinoise de base pour le meilleur et pour le pire, il est temps d’aller prendre l’air, direction… la muraille de chine!