J’irai dormir sur la Muraille de Chine!

Il est environ 11h00 lorsque nous arrivons à Huanghuacheng. Elle se dresse devant nous, la simple vue de la muraille est époustouflante! Tracée dans la montagne, elle s’élance par dessus d’abruptes reliefs pour s’évader derrière des sommets qui prendraient des journées à escalader!

Pour ce trek, je suis accompagné de Gérard, un Néerlandais que j’ai rencontré la veille et à qui j’ai proposé à tout hasard de se joindre à moi pour aller dormir sur la muraille de Chine plutôt que de prendre un tour organisé! D’abord hésitant, il ne lui aura fallu que quelques minutes pour prendre sa décision: relever le “défi”! D’autant plus confortable pour lui puisque tout était déjà organisé! Quel bus prendre, où démarrer, le trek, le matériel à prévoir… De mon côté, je suis ravi d’avoir un coéquipier pour l’épreuve, si je ne suis pas particulièrement inquiet pour ce trek, c’est surtout beaucoup plus marrant à deux, on rit des galères et on se motive mutuellement!

Nous aurions dû arriver bien plus tôt mais alors que nous étions dans le bus pour Hairou où un changement est nécessaire pour rejoindre cette partie du mur, un jeune chinois qui souhaitait nous aider nous a induit en erreur en nous indiquant de descendre à la mauvaise station pensant que nous voulions nous rendre sur une partie de la muraille bien plus touristique. Le temps de retrouver notre chemin, nous avons erré deux heures à Hairou avant de trouver le second bus qui nous déposera au pied du mur, aidé par un autre Chinois au visage lumineux, plus âgé et parlant un très bon anglais et nous confira avoir appris seul! Résultat, lorsque nous arrivons, le puissant soleil d’Août est déjà au rendez-vous et l’escalade de la muraille va se faire en plein cagnard.

La première surprise, c’est qu’il n’y a pas d’accès “prévu” pour monter sur la muraille, pas d’entrée principale! Le seul moyen de se rendre sur celle-ci est de passer par le jardin ou la propriété des habitants alentours et de trouver un escalier d’origine ou une échelle mise en place par l’un des habitants! En traversant deux jardins avant de trouver l’entrée, il nous aura fallu payer 4¥ en tout pour grimper sur la muraille! Ajoutons à cela les 20¥ que nous a couté le trajet en bus et nous voila sur la muraille pour 3€ environ trajet compris! Loin des dizaines d’Euros réclamés par les tours! Une bonne affaire donc, malgré que certains des locaux qui vous demandent de l’argent soient on ne peut plus désagréables!

La première partie de la muraille a été retapée, et bien qu’abrupte, atteindre les premières tours et les premiers “sommets” se fait sans grande difficulté. C’est après une petite heure et demi de marche sur la muraille que nous arrivons au “point de demi-tour” un escalier vertigineux et en très mauvais état se trouve devant nous, les quelques touristes chinois présents rebroussent généralement chemin en arrivant ici, les plus téméraires s’y aventurent et rejoignent une petite route en contrebas qui vous permet de retourner sans vous fatiguer vers la route principale. Celle ci est méchamment gardée par un “fermier” chinois entouré de deux gros chien, qui font payer 40¥ le passage. Si vous ne voulez pas payer il vous faudra repasser par l’épuisante ascension de l’escalier puis marcher une heure et demi sur la muraille, tout en dénivelé évidemment! Mais nous ne prêtons pas attention à eux puisque nous, nous souhaitons continuer SUR la Muraille!

Nous traversons la petite route, et sommes obligés de descendre du mur pour avancer celui-ci étant en trop mauvais état sur une centaines de mètres! C’est donc à travers la forêt que nous longeons le mur jusqu’à la tour suivante.

Un peu d’histoire maintenant, la Muraille a été bâtie en 220 avant JC, sur ordre de l’empereur Ming “Qin Shi Huang”, pour protéger le royaume des envahisseurs nomades venus de Mongolie. Il est donc logiquement possible de trouver des escaliers pour rejoindre ou quitter la muraille du côté anciennement Ming, mais évidemment il n’en est rien du côté anciennement Mongole… Nous faisons ce constat lorsque nous arrivons à la deuxième tour… côté ennemi!

Il va nous falloir escalader. Heureusement, un trou béant dans le mur de celle-ci nous offre un beau point d’accès… à 5 mètre de haut. On empile des briques tombées du mur au cours du temps, on grimpe sur cet escabeau de fortune, stable comme pas deux, et en longeant la petite corniche naturelle il nous est possible de remonter sur le mur hissant après coup les sacs à l’aide d’une corde, indispensable pour ce trek.

Nous y voila, nous marchons maintenant sur un morceau d’histoire venu tout droit du fond des temps. Les pierres que nous foulons sont ici depuis 2200 ans. La Muraille est l’un de ces lieux, l’un de ces endroits où la puissance des anciennes civilisations vous transperce, sous nos pieds, défilent des pierres millénaires dont la taille nous nous laisse interrogatifs quand aux moyens déployés pour réaliser cet édifice. Sous nos pieds défile l’histoire et sous nos yeux c’est l’incroyable décors qui se meut , lentement, au gré de nos pas, incertains, le long des bordures du mur à 5 ou 6 mètre de haut, marchant sur des pierres qui ne tiennent plus tout à fait, ou à travers la “forêt” présente sur celui-ci. Plus on avance, plus on prend de la hauteur et plus la muraille nous apparait sous un angle qui la magnifie.

Sous un soleil de plomb nous escaladons la muraille plus que nous “marchons” dessus, nous multiplions les poses, assoiffés, et nos réserves d’eau s’épuisent trop rapidement. Nous transportons 5L d’eau chacun mais il nous apparait alors que la logique du lieu préfèrerait une ascension à la fraiche, de bon matin et du repos aux heures les plus chaudes. Qu’importe nous continuons mais l’idée de rejoindre la prochaine ville en passant par la muraille semble compromise. Nous n’avons aucune carte et en raison du relief et des obstacles nous avançons à moins d’un km heure. On ne fera peut être que 3 km la première journée, mais encore faut-il voir les kilomètres en question.

Vers 18h00, nous atteignons une tour de garde en relatif bon état, proche du sommet de la première montagne, dans laquelle il nous est possible de passer la nuit. Nous établissons rapidement le camp et nous descendons de la muraille à tour de rôle chercher du bois pour le feu que l’on hisse à l’aide de la corde pour simplifier l’opération!

Alors que le soleil décline on se lance à l’assaut d’une partie du mur complètement détruite et dangereuse pour admirer le coucher de soleil du sommet de la montagne où l’on se trouve, qui n’est qu’à une centaine de mètres de notre “hôtel”, tout en dénivelé…

Les couleurs pastelles s’affrontent dans un ciel orangé, clairsemé de nuages qui s’effacent devant la puissance d’un agressif bleu nuit au dessus des vallées verdoyantes, scindées par l’histoire. C’est l’un des coucher de soleil les plus beau qu’il m’ait été donnée de voir. Si la fatigue et le chemin accompli pour y assister y sont pour quelque chose, c’est l’impression de liberté qu’offre la profondeur de champ de la vallée et le bruit de la forêt qui le sublime.

Contemplatifs, il nous faudra tout de même faire attention à rejoindre la tour avant la nuit, car une descente nocturne serait suicidaire! L’escalade nécessaire pour atteindre le sommet n’est pas difficile mais très risquée, les pierres peuvent se dérober à tout instant, il faut donc bien choisir ses prises. Si monter est déjà un accomplissement en soit, redescendre sans aucune assurance est bien plus difficile. Première expérience d’Escalade pour Gérard et par des moindres. Bien que peu à l’aise, il ne recule pas devant la difficulté, ce gars a l’aventure dans le sang et cette expérience ne fait que le lui révéler!

Comme nous n’avons pas beaucoup de bois pour cuisiner, je fabrique un “Hobo stove” de fortune avec les moyens du bord. Normalement fait dans une cannette en acier, ce système permet de faire cuire ce que l’on veut en consommant un minimum de carburant. Ainsi de simples branchettes vous permettent de faire bouillir un litre d’eau où cuire du riz façon pilaf. Pour les bricoleurs curieux, voici comment réaliser un vrai Hobo stove, une fois que vous avez compris le principe il est possible d’en faire un avec les moyens du bord, bien que moins efficient cela reste efficace!

https://youtube.com/watch?v=bmAP4kv5O8c%3Frel%3D0

Voila ma version, moins fashion, mais qui nous permet de manger en utilisant environ 5% du bois ramassé. On a donc pu se faire un feu de camp après manger, en plus d’un thé!

La nuit tombe, nous sommes loin de toute forte pollution lumineuse hormis un petit village rien n’émet de lumière quel que soit le côté de la tour où l’on regarde. Les étoiles par milliers offrent un spectacle indescriptible, tel un drap scintillant qui s’élève au dessus des masses montagneuses plus sombre que la nuit, qui tranchent le décors. Dans l’obscure clarté qu’elles nous envoient, nous apprécions le tableau en silence durant de longues minutes, assis sur le crénelage qui borde la muraille.

En me couchant, je jette un œil aux briques au dessus de ma tête, la voute qui nous surplombe à beaucoup souffert au court des temps et les briques ont commencé à tomber. Plus qu’à espérer qu’on ne s’en prendra pas une sur le crâne en dormant, nous n’avons aucun moyen d’appeler des secours avec nous, et il est impossible de quitter la muraille de nuit…

Au petit matin le levé de soleil nous démontre qu’il n’a rien a envier au crépuscule. Le paysage offre une fois de plus une raison à tous les sacrifices que demande le voyage, à toute fatigue latente.

La nuit est passée, et au petit matin après un petit déj de luxe préparé avec les restes du bois, le constat est clair, il nous reste moins de deux litres d’eau chacun. J’interroge Gérard sur sa motivation pour continuer. Pour ma part je ne m’inquiète pas de grand chose en trek si ce n’est de l’eau justement! Je bois beaucoup et je n’aime pas en manquer. Gérard me laisse entendre qu’il n’est pas motivé pour ré-escalader le “mur” abrupte qui permet d’atteindre le sommet et que le manque d’eau le gène aussi. Nous décidons de rebrousser chemin. Avant quoi j’irai tout de même jeter un œil derrière les rochers en remontant seul au sommet, mais la muraille s’élance à travers un col dépourvu de signe de vie, et de tout point d’eau, puis disparait…

Descendre se révèle aussi pénible que monter, heureusement pratiquement à sec, les sacs sont plus faciles à supporter! Il nous reste encore deux heures et demi de marche lorsque nous terminons définitivement nos réserves d’eau!

En arrivant sur la petite route payante on ne réfléchit pas longtemps, hors de question de payer 40 ¥ pour se simplifier la vie! Nous choisissons de passer par la muraille pour rejoindre la route principale. L’escalade est difficile, assoiffés, nous nous arrêtons de temps en temps à l’ombre pour profiter d’un peu de fraicheur! Lorsque nous atteignons la tour par laquelle nous étions entré sur la muraille, nous décidons de continuer pour éviter de repasser par les jardins payants. Mauvaise idée, la muraille suis son cours jusqu’à s’interrompre devant un large fleuve et le barrage qui le retient. Aucun moyen de descendre en sécurité, tant pis, nous retirons les sacs et quittons le murs en sautant par dessus les crénelages pour atterrir dans la forêt là où la hauteur le permet et en nous aidant de la corde d’escalade qui nous aura été plus qu’utile durant se trek. Nous marchons ensuite dans les ronces et les sous bois jusqu’à rejoindre l’hôtel par lequel nous étions entré sauf que nous arrivons cette fois-ci par les toits des bungalows construits en contrebas de la vallée, à même la roche… On saute rapidement, et en quittant le lieux nous apercevons le propriétaire qui nous regarde nous en aller méduser de ne pas nous avoir infligé sa taxe. On est pas à 2¥ près mais sa mauvaise humeur ne mérite pas de sympathie particulière!

Après s’être rué sur le frigo à boisson du premier restaurant croisé, soif étanchée, je propose à Gérard de rentré en Stop, n’ayant jamais essayé, il accepte une fois de plus et arrêtera son premier véhicule en moins de 20 minutes alors qu’une chinoise sortie de son restaurant nous rabâchait que cela ne marcherait jamais! Nos aimables conducteurs nous déposerons directement dans Pékin.

Beijing, la Chine comme on l’imagine… et bien plus!

“Pékin”, “Beijing”, m’y voila! La différence entre ces deux noms vient du système d’alphabétisation phonétique utilisé, le premier ayant été réalisé par un Français vers 1600, l’autre était le système officiel chinois paru en 1950, le “Pinyin”.

Qu’importe, il est 22h00 j’attends mon hôte, Larson, adossé à l’un des deux lions qui gardent l’entrée du centre commercial tout proche de la station de métro “Nanlishilu”! “Larson” est son prénom anglais, son vrai prénom est DU JIE, mais une grande partie des chinois qui fréquentent souvent des étrangers ont un prénom “ouesternisé”. Il est tellement difficile de prononcer le leur correctement, qu’ils font cela pour éviter les erreurs et en simplifier la retenue. Ils vous donnent aussi généralement un prénom chinois. Par exemple le miens est: 大吉. Cela se prononce “Da Ji”, qui signifie “Très chanceux” mais en fonction des accents toniques (Voir l’article “Parler Chinois” – Article en préparation), ce même prénom peut signifier “Gros poulet” ou encore être le nom d’une Reine chinoise détestable… Autant vous dire que beaucoup de Chinois se sont bien marrés chaque fois que je n’ai pas bien fais attention aux tons employés dans ma phrase… “Bonjour je suis français, je m’appelle gros poulet…”. Bref!

Après de rapides présentations, Larson me conduit le long des larges avenues commerciales d’abords puis dans des rues mal éclairées pour rejoindre sa résidence. Un immeuble rustique dans lequel il partage un trois pièces plus salle de bain avec un colocataire. Larson est un jeune chinois de 25 ans. Journaliste, c’est lui qui a réalisé le petit reportage sur mon expérience d’autostop entre la frontière Kazakhe et Beijing à l’aide de mes photos et vidéos. Larson incarne à lui seul toute la modestie et la retenue chinoise. Non induit de lui même, il fait bien attention à suivre la logique de vie qui lui a été enseigneé: se coucher tôt, manger léger le soir, brûler trois bâtons d’encens lorsqu’il sent de mauvaises ondes dans son appartement ou lorsqu’il a besoin d’un peu plus de chance pour un jour particulier…

Comme il travaille c’est seul que je part à la découverte de la ville lendemain matin et les jours suivants. Le métro est surchargé, mais finalement, ce n’est pas bien pire que le RER A certains jours. Et pour passer le temps vous pouvez regarder l’un des nombreux écrans de TV ou projections derrière les fenêtres qui diffusent, entre 1000 spots publicitaires, de petite vidéos qui mettent en scène un personnage animé qui ne se comporte pas correctement et les problèmes qu’il engendre dans le métro, puis la bonne conduite à adopter pour ne pas se sentir gênant et gêné!

Loin du “lavage de cerveaux” je pense qu’au vu de la puissance éducative de la télévision il serait temps d’en diffuser quelques unes en France…

C’est dans un concentré de préjugés, de surprises et découvertes ou d’amusement que je vais apprendre à apprécier ce que nous imaginons de la Chine, la vrai, la développée, celle des Hans! Ce qui me frappe d’entrée c’est la modernité de cette capitale dont il semblerait, dans certains quartiers, que le shopping soit devenu l’une des activités les plus appréciées. En effet, rarement, j’ai eu l’occasion de voir autant de centres commerciaux et magasins juxtaposés à d’autres, en construction. Les grandes enseignes s’y bousculent, l’ampleur et le gigantisme de certains d’entre eux témoignent clairement de la densité de la ville, malgré moi je ne peux m’empêcher de me demander combien de personnes sont nécessaires pour faire vivre de tels centres d’achats!

La réalité commune est un peu différente, si effectivement bon nombre de chinois arrive maintenant à vivre de manière très aisée et consomment (beaucoup), il est une autre classe de chinois, qui eux ne vivent pas du même luxe ou des mêmes activités! Et bien que ce soit difficile à concevoir ils sont bien plus nombreux à vivre dans cette réalité que dans la “brillante” nouvelle classe aisée.

Je passerais plusieurs journées à me balader aux abords du Huhai Lake, bordé de Hutongs, ces petites habitations de plain-pieds traditionnelles faites de briquettes grises dont les finissions semblent toujours très nettes! Établies en groupement, les conditions de vie dans ces habitations sont plutôt rudimentaires, pas de sanitaire dans les maisons, chaque groupement d’habitations possède des toilettes communes.

Ces habitations sont amenées à disparaitre pour laisser place à des résidences étagées. Elles se trouvent dans les très, très étroites ruelles, qui bordent le Huhai lake et constituent clairement l’âme de cette ville qui ne leur accorde pourtant d’importance que pour le côté touristique et la manne financière qui s’y rapporte!

Le long des avenues principales, les commerces d’objets traditionnels chinois plus ou moins chères et les très nombreux commerces de nourritures ambulants laissent timidement paraitre la réalité des petites rues perpendiculaires dans lesquelles les gens vivent modestement. Difficile de s’y engager sans avoir l’air d’un touriste sans gêne et l’étroitesse des ruelles ne permet pas de s’y promener sans se faire remarquer surtout lorsqu’on fait trois têtes de plus que tout le monde… Pour autant, rien de plus simple que de côtoyer la vie des classes populaires en chine! Les habitations étant si étroites que bon nombre de chinois passent le plus clair de leur temps dehors, dans les parcs ou sur les larges trottoirs qui bordent les avenues, s’adonnant à toutes sortes d’activités: musique, karaoké, danse, sport, échec, jianzi, Ma Jong… Ici rien de plus naturel que de voir un petit groupe de personnes écoutant patiemment un joueur d’Erhu (Violon Chinois) débutant, enchainant les fausses notes. Personne ne lui fait remarquer son piètre niveau, il semblerait même qu’ils attendent la moindre occasion de le féliciter. Jour et nuit, la vie dans les “parcs populaires” comme ils les appellent, bat son plein!

Côté histoire, Pékin regorge de monuments témoignant de son riche passé historique. Des royaumes combattants à la république populaire de chine, je laisse wikipédia vous retracer la longue et passionnante histoire cette ville dont j’apprécierais les vestiges lors de mes longues flâneries. Je vous laisse en revanche apprécier quelques photos

De parc payants en monument payants, je me lasse relativement vite des visites dans les coin hyper-touristiques. Et même si j’apprécie la vie chinoise de base pour le meilleur et pour le pire, il est temps d’aller prendre l’air, direction… la muraille de chine!

Jusqu’à Beijing – Autostop en Chine!

Le stop en Chine fonctionne à merveille! Et contrairement à ce que j’avais lu sur le net avant mon départ, les Chinois comprennent très bien le principe du stop et malgré quelques détours par les dépôts de bus, la plupart du temps… nous allons plus vite que si nous en avions pris un ou si nous avions choisi le train avec bien souvent, un repas, une boisson ou un snack offert en chemin! Le tout dans des véhicules très confortables!

Nous arrivons à Xining, dans le Qinghai! Un petit point sur la carte, une ville de plusieurs millions d’habitants en réalité! C’est ça la Chine! Si vous faite l’erreur de descendre un arrêt de bus trop tôt et que vous souhaitez du coup finir le chemin à pied parce que sur le plan ça n’a pas l’air trop loin, vous vous trompez… c’est parfois 30 à 45 minutes de marche entre les arrêts de bus, en ville! Heureusement après cette erreur nous sommes chaleureusement accueillis par Xim, un Chinois qui vit dans une “petite” (taille chinoise) cité tranquille en bordure de voie ferrée! Et les nombreux coups de klaxon assourdissants des locomotives qui vous font trembler toutes les 20 minutes de jour comme de nuit, jusque dans votre salon, ne troublent pas la paix qui règne dans ce lieux comme dans… presque toute la Chine!

S’il est un pan de la culture Chinoise qui me plait, c’est bien le calme, la modestie et la sympathie des gens qui se laissent surprendre par le moindre petit spectacle qui s’offre à eux et qui sont très souriants, malgré des conditions de vie difficiles. Bien souvent, le petit spectacle de leur journée c’est vous! L’étranger qui fait une tête de plus que tout le monde et qui n’a pas les yeux bridés dans une ville où bon nombres de gens n’en ont jamais vu! S’ils arrivent à prononcer mon nom, “E LiA SEU”, il n’en est rien pour celui de Pierrick. Le “R” est imprononçable pour les Chinois surtout s’il est précédé ou suivi de près par consonne coupante tel qu’un “K” un “T” un “D”. “Pierrick de Strabourg” deviendra rapidement “Pi Keu” de “Ba Li” (Paris en chinois se dit “Bali”) tant il est impossible pour eux de le prononcer ou de s’en souvenir. (Plus d’infos dans l’article “Communiquer en Chine” – Article à Venir)

C’est avec Xim que nous cuisinerons nos premiers “JiaoZeu”, dumpling ou raviolis parfois aux légumes, parfois à la viande! – ” A la viande de quoi?” – ” A la viande!” …\o/ Ce genre de réponse marchera aussi très souvent avec le poisson, ils en ont des drôles de questions ces occidentaux! Nous apprécierons son immense gentillesse, lui qui nous laisse… son lit! Sa femme dort avec sa fille et lui dort par terre dans le salon pour que Pierrick et moi dormions confortablement! Et bien qu’un peu mal à l’aise au vu de cette situation, impossible de discuter… Vous êtes les invités!

Pour le remercier, nous essayerons de cuisiner français, j’ai bien dit “essayer”! Car la culture culinaire chinoise est trop éloignée de la française pour donner quelque chose de correct. Des crêpes faites avec des œufs Chinois, de la farine Chinoise, de l’huile de maïs… chinoise(!) ça ne donne en rien des crêpes françaises! S’il faut déjà faire attention à ne pas acheter des œufs de canards, ou de la farine de riz, lorsque l’on fait les courses, il faut ajouter à ça que la poêle n’existe pas en chine, il me faudra donc les faire dans… une marmite et si j’ai déjà expérimenté de nombreux récipients pour la cuisson de celles-ci durant mon voyage, cette fois-ci restera dans ma mémoire comme la plus grosse galère! Impossible de faire le show en leur montrant comment nous faisons sauter les crêpes… Pour nourrir 1 350 000 000 de personnes, impossible de produire de la qualité, bien que la nourriture chinoise (courante) soit bonne au gout, elle est loin de l’être (en général) pour la santé. (Plus d’info dans l’article “Manger en Chine” – Article a venir). Sinon, les crêpes, ils les ont mangé, ils ont même dit que c’était bon, mais ils n’ont pas demandé la recette… Et dernier détail, anodin mais quand même, cuisiner en Chine fait mal au dos vu la hauteur du plan de travail qui m’arrivent à mi cuisse!

Après deux jours à Xining, nous partons pour le Qinghai Lake, mais bien que très beau, nous ne nous y attardons pas. Premièrement après les magnifiques lacs Kazakh et Kirghize, ce lac touristique perd de son charme tant il est noir de monde, et le tarif du ticket d’accès est… hors de prix! 12€ pour y entrer, une fois de plus nous voulons juste y passer quelques heures et repartir du coup, nous faisons demi tour devant les caisses et dans le même temps recevons un message d’un hôte à Tongren, qui nous propose de venir visiter sa ville et le temple bouddhiste qui s’y trouve!

C’est à 350 km de là ou l’on se trouve, dans les montagnes, il est 14h00, nous décidons d’aller manger! Le stop fonctionne si bien que nous ne sommes même plus inquiets du temps qu’il nous faudra pour rejoindre tel ou tel lieu. Quelle que soit la distance qui nous en sépare.

Nous repartons après le repas, et c’est de nuit que nous arrivons après un repas offert par nos conducteurs durant lequel je ne mangerais que du pain vapeur puisque j’ai menti en me disant végétarien. Pourquoi? Parce que nous commençons à avoir l’habitude d’être invités à manger et les morceaux de viande servis ne sont pas forcement ceux que je choisirais si je pouvais. Alors une fois, c’est marrant, on s’fait violence et on mange son estomac de vache, et la gelée de sang de quelque chose qui l’accompagne, mais n’ayant pas le cœur à en manger cette soirée là, j’ai préféré prendre les devants. Et paf, nos conducteur nous conduisent dans restaurant avec un plat unique… à base de viande et qui, d’après Pi-Keu est juste délicieux. Bref, diète pain vapeur et thé vert pour moi, noddle sautées au bœuf et petits légumes pour les autres.

Accueilli à notre arrivée tardive à Tongren par “Yi Yang” rencontré via C.S, il nous annonce qu’il n’a finalement plus moyen de nous héberger malgré ses incitations pour que l’on vienne, et ce malgré que nous l’ayons bien mis en garde par rapport à notre heure d’arrivée possiblement tardive. Il pleut, il est 1h00 du matin et les hôtels ne sont pas autorisés à héberger des étrangers en raison des “tensions” dans la ville entre moines bouddhistes et Han, ne me demandez pas POURQUOI les étrangers ne peuvent du coup pas dormir à l’hôtel, probablement qu’une logique INFAILLIBLE est derrière tout ça et que laisser les étrangers dehors sécurise la ville, bref! Yi Yang nous met d’ailleurs en garde : la ville est de dangereuse, c’est un Han, il a donc peur d’être pris à parti au vu de l’heure tardive. Ce qui nous fait un peu rire puisque les rues sont totalement désertes et qu’il fait noir… Un “han” ne se reconnait pas à l’odeur et bien que mystiques, les moines bouddhistes ne sont pas encore nyctalopes… ‘fin je crois. Bref, après avoir marché 1h00 sous la pluie et avoir essuyé 5 refus d’hôtels qui n’ont pas le droit d’héberger les étrangers, je fini par m’agacer, ma guitare prend l’eau, et aucune solution ne semble apparaitre. J’ai repéré plusieurs recoins abrités où il nous serait possible de passer la nuit! Mais Yi Yang décide de nous faire dormir chez lui, avec la condition de quitter l’appartement à 6h30 le lendemain avant que son boss ne passe éventuellement Au moins, on sait où dormir!. L’appartement est déjà bien chargé, pas moins de 5 personnes dorment dans l’unique pièce, qui fait une 20aine de m² tout au plus, c’est sans bruit que nous nous installons à même le sol pour y dormir à peine plus de deux heures.

Après une courte nuit, nous voila dehors vers 6H10, un petit dej s’impose, mais même les marchands de “youtiaos” sont toujours au lit… Après un petit dèj qui peine à nous tirer de l’état de fatigue dans lequel nous sommes, nous partons visiter le fameux monastère Longwu pour lequel nous avons fait tous ces kilomètres. La ville est très particulière, plus petite que les autres ville chinoises que nous avons visité, pas ou peu de hauts buildings, les routes ne sont pas surchargées, on respire. Les visages des gens sont plus fermés, bien que toujours aussi curieux. Aucune insécurité à l’horizon, mais l’ambiance ne semble clairement pas être au beau fixe ici.

Arrivés de nuit nous n’avions rien vu de la ville ou des paysages. Fort heureusement levés de bonne heure, nous avons pu nous rattraper… Nous sommes dans une ville de moyenne montagnes, à l’entrée du plateau Tibetain. Le temple donne sur la vallée, après une jetée aménagée en place principale, située devant l’entrée de celui-ci.

Nous nous arrêtons d’abord face aux “mani korlo” (En tibetain: Moulins à Prières) qui bordent le temple sur la totalité de son contour et que les pèlerins mettent en mouvement les uns après les autres avec la main droite sur leur passage, suivant la longue série de moulins à prières qui fait tout le tour du temple. Selon les croyances associées à cet objet, le faire tourner les rouleaux “tel des moulins” à la même valeur spirituelle que de réciter la prière du mantra inscrite dessus, la prière étant censée se répandre ainsi dans les airs comme si elle était prononcée, rien que ça! Pour bien faire ils doivent être évidement être tournés dans le sens de lecture (sens des aiguilles d’une montre), sinon le mantra est répandu de manière totalement incompréhensible… Ayulelah!

Alors que tout le monde entre dans le temple gratuitement, un homme sort d’une petite pièce lorsque Pi-Keu et moi même entrons dans son l’enceinte! Ah, oui, personne ne paye, mais nous, c’est pas tout à fait pareil… Après quelques minutes de négociation dans la petite pièce d’où il était sorti, à l’intérieur de laquelle rien ne ressemble à une caisse officielle, nous refusons de payer, et marchons dans l’allée comme si ne rien était, l’homme tente vainement de nous rappeler puis abdique! Nous suivons les (nombreuses) autres personnes qui marchent sans être nullement inquiétées. Le temple est vaste, de nombreux bâtiments sont éparpillés dans de nombreuses enceintes, séparés par de hauts murs, nous aimerions bien visiter certains d’entre eux, mais par on ne sait quelle téléphatie Bouddhiste, chaque fois que l’on s’approche d’une porte, un moine arrive, marmone quelques paroles agacées ou nous crie dessus, et nous ferme les massives portes en bois au nez… !? Bon… comment savent-t-ils qu’on a pas payé??

Notre nuit ne nous a pas mis pas de notre meilleur humeur et/ou donner une forte envie de communiquer, enfin d’essayer de communiquer, nous abdiquons! Une photo souvenir DEVANT un des bâtiments. Pour l’instant, ni la ville, ni le temple ne nous ont transcendés… nous ne savons où dormir ce soir, nous sommes exténués et un chouia de mauvaise humeur… Pour finir cette brillante matinée ma carte SIM ne fonctionne plus, je passerais 2h00 chez “China mobile” N°1 de la téléphonie mobile en Chine, pour régler mon problème et après m’avoir premièrement annoncé “Meyo”, qui signifie “il n’ y a pas”, “il n’y a plus”, “non”, “pas du tout” mais aussi “nous n’avons aucune solution à vous proposer”, ils me disent que c’est possible si je fait un dépôt de 3000Yuan que je récupèrerais à la fin de mon séjour en chine en échange de ma carte SIM (…?!). Et pour finir, le problème est réglé par je ne sais quel miracle, ma SIM est réactivée gratuitement après avec bu un thé. Tout cela se passe dans la plus grand politesse et est causé principalement par leur timidité, l’incompréhension mutuelle, et bien sûr, mon insistance puisqu’après un non, par politesse un chinois bien éduqué ne discute pas très longtemps. Mal à l’aise devant une situation qu’ils peinent à régler, ils se sentent un peu honteux et prennent alors soin de vous en vous offrant du thé, en vous proposant d’appeler si besoin depuis leurs téléphones mobiles personnels ou en vous trouvant une chaise dans l’arrière magasin. Le soulagement et le contentement n’en est que plus grand lorsque qu’ils parviennent à régler le problème mais la courtoisie est de rigueur pour ne pas les vexer.

Mais comment ça “un téléphone portable”? C’est Andrey mon ami Kazakh qui me l’avait donné après l’aventure ratée au Big Almaty Lake. Bien trop dangereux de voyager sans moyen de communication d’après, il m’avait donc offert un vieux téléphone mobile qui lui appartenait. Si je ne m’en suis jusque là pas servi, j’avais mis une SIM lorsque j’étais à Urumqi pour retrouver Pierrick en ville lorsque nous nous séparions. Lors de l’achat d’une SIM dans le Xinjiang, vous devez donner votre passeport pour qu’ils vous enregistrent, chose non nécessaire dans les autres régions de Chine! En raison des “Tensions”. Bref!

Vers 14h00, après un repas avec Yi Yang qui n’en reste pas moins sympathique bien que mal organisé, nous repartons vers Xining, en stop, je ne dis pas au conducteur que je suis végétarien! J’vais pas me refaire avoir et on s’arrêtera manger des tripes de quelques chose dans un restaurant crados!

Un dernier saut chez Xim qui nous accueillera une nuit en plus et que nous ne saurons remercier pour le repos que cela nous procurera! Le lendemain, nous quittons la ville, ou presque, on s’attarde, un peu de ma faute, résultat, c’est dans l’après midi que l’on est sur les routes! Pierrick et moi allons nous séparer dans la soirée, il continue sont chemin vers Shanghaï, quant à moi je me dirige maintenant vers Pékin!

Au matin de cette dernière journée ensemble nous décidons de retenter l’expérience bouddhiste avec le temple de “TaHerse” au nord de Xining! Rien à voir avec l’autre ici les caisses sont bien officielles et tout le monde y passe… 120Yuan l’entrée soit 15€ pour aller prier, brillant! Nous refusons de payer, mais ici les moines sont bien plus sympas et en discutant un peu nous arrivons à entrer gratuitement dans le temple, et même à faire quelques photos avec eux lorsque les chinois en visite ne nous demandent pas d’en faire avec nous… Nous ferons un don à bouddha pour compenser leur gentillesse, c’est plus ludique que payer à l’entrée.

Après le repas de midi nous reprenons la route vers l’est. Session de stop un peu galère, pluie, conducteurs multiples sur de courtes distances, et pour finir, un homme nous pose à la tombée de la nuit en plein milieu de l’autoroute! A quelques km seulement de la bifurcation où l’on doit se séparer. Loin d’être avantageuse, cette situation est relativement compliquée, il est déjà difficile d’expliquer où l’on va en règle générale mais expliquer que l’un veut rester dans la voiture et l’autre s’arrêter à la bifurcation nous semble vraiment risqué… L’un d’entre nous risque de partir dans la mauvaise direction. Qu’importe, pas le choix.

C’est finalement un bus qui s’arrête et Pierrick en discutant avec l’adjoint au chauffeur réussi à les persuader de ne pas nous faire payer ! Manque de bol, comme il est difficile d’être exigeant et de faire s’arrêter le bus où l’on veut, ils nous poserons tous les deux sur la prochaine station service qui se trouve être dans la bonne direction pour Pierrick, mais pas pour moi, c’est 30 km dans le mauvais sens, et maintenant, il fait nuit…

Nous mangeons dans le restaurant de routier puis on se sépare, on se reverra en France camarade, j’vais te regretter! Je rejoins la station service située du côté opposé de la route pour repartir vers le nord. Je ne suis pas très motivé pour faire du stop, je perds mon compagnon de route avec qui je m’entendais vraiment très bien, j’suis pas sur ma route, soirée de m****e.

Mais le voyage réserve de belles surprises, N’étant pas motivé pour faire du stop, je décide de tenter seulement avec les deux prochaines voitures, si ça ne marche pas, j’vais me coucher! Je présente mon document magique au premier conducteur qui accepte aussi sec de me conduire plus loin sur ma route, quelle chance! Dans la voiture, quatre personnes, toutes plus gentilles les uns que les autres, ils me ramènent sur ma route et me font même avancer de 70km, jusqu’à Bayin! En me déposant au péage, ils me demandent où vais-je dormir, je leur dis que je vais dormir dans l’herbe en attendant le petit matin, mais ils refusent catégoriquement, me soutenant que dehors, ce n’est pas possible de dormir, il n’y a pas de lit… Le conducteur signale alors ma situation au bureau de supervision de l’autoroute situé à côté du péage, un grand building dans lequel je me verrai bien dormir, à l’abri d’une éventuelle pluie. Mais manque de bol, ils refusent aussi sec, pas possible de dormir dans le bâtiment, il n’y a pas de lit. Tout le monde est maintenant autour de moi, mon histoire de voyage se raconte par les uns autres, si bien qu’en finalité, même les agents qui ouvrent les barrières quittent leurs postes pour prendre une photo avec moi, laissant patienter des conducteurs plus curieux qu’agacés.

Tout le monde parle, je ne comprends rien, lorsqu’un des agents me dit “We calling Police!”. PARDON??? Pourquoi? Je ne veux surement pas passer la nuit au poste, je souhaite rester proche de l’autoroute pour continuer le stop demain matin. La fille du conducteur me traduit un “Don’t worry” sur son Iphone, puis les occupants de la voiture repartent me laissant avec les agents de péages et au loin, les sirènes de police! La soirée prend une drôle de tournure, mais au moins elle m’a fait oublier la tristesse qu’elle m’avait apporté un peu plus tôt. Pas de place pour les état d’âme lorsqu’il fait nuit qu’on ne sait pas où dormir et que la police vient maintenant vous chercher!

Lorsque le policier arrive… il commence par prendre une photo avec moi, très sympa, même si je ne comprends rien, il me demande de le suivre, je refuse! Hors de question que je quitte mon péage pour aller me fourrer dans une ville de 3 millions d’habitants dont il me faudra une demi journée pour sortir! Il me traduit alors sur son smartphone “Suis-moi demain je te ramène ici à 9h00”, Deal! Me voila parti pour le poste de police où je pense passer la nuit. En arrivant, ils me font attendre dans une pièce avec un écran de télé gigantesque, qui diffuse les jeux olympiques. Je suis seul quelques minutes, puis deux policiers arrivent, séance photos, puis d’autres, puis plein d’autres, une quinzaine de policiers en uniforme ou non font des photos avec moi. Je demande si je peux dormir au poste, mais la réponse est non une fois de plus on me dit la même chose: “Il n’y a pas de lit”. Je commence à m’agacer un peu, on m’a trainé jusqu’ici pour rien, la nuit avance, il est 23H00 maintenant, et je ne sais toujours pas où dormir et je suis fatigué. Mais soudain, deux personnes entrent dans la pièce, un jeune qui ressemble à un étudiant, et un homme d’un certain âge au regard plutôt froid et sérieux.

Le jeune homme est bien un étudiant tiré de son lit par son père policier pour faire le traducteur… l’autre homme est le responsable, après quelques mots en chinois et les présentations, ils me demande… si je veux bien faire une photo avec eux! Photo faite, voici en gros la conversation:

Jeune Chinois: – “Bon, tu ne peux pas dormir ici, il n’y a pas de lit (sans blague…), veux tu dormir à l’hôtel?” Moi: – “Noooooonnn, vous n’avez pas compris, je veux dormir dehors parce que je n’ai pas les moyens de dormir à l’hotel, je voyage longtemps et…” Jeune Chinois: – “Non, non, tu n’as pas compris, veux tu dormir à l’hôtel Gratuitement!!!”

Bref, la police chinoise m’offre un nuit à l’hôtel, et viendra me chercher demain matin pour me ramener à l’autoroute… où ils m’offriront le petit dèj, prendrons encore des photos puis enverrons la police d’autoroute pour m’escorter sur celui-ci et arrêter un bus et lui demander de me conduire… jusqu’où je veux!

250km plus loin je reprends le stop conventionnel, et après une nuit dans un dortoir abandonné sur une air d’autoroute (plus d’infos dans le reportage qui suit l’article), j’arriverais vers 21h00 le surlendemain à Beijing où Larson un journaliste chinois m’attends!

Il a réalisé un reportage sur mon expérience de stop qui est passé à la télé chinoise sur une petite chaîne de télévision locale qui ne diffuse que sur Pékin… Premier passage à la télé, en Chine, interview en Anglais, soyez indulgents! Le voici:

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