J’ai passé un mois au Kirghizstan. J’avais prévu d’y rester deux semaines maximum mais une fois entré, il m’a été difficile d’en sortir! Et malgré un mois sur place, je suis très loin d’avoir fais le tour des choses à visiter, à voir, à vivre ici bas!

Avant d’apprécier l’Ouest du Kirghizstan, où je souhaite me rendre aussi vite que possible, je dois m’occuper de mon visa Chinois! Il me faudra 4 jours pour obtenir tous les papiers à l’exeption de la lettre “d’invitation” qui se trouve être l’un des plus importants… Ben oui, vous comptiez entrer en Chine sans y être invité? Bref, encore une bonne raison de perdre 70$. Il me faut quelques jours avant que “Miss Liu”, une chinoise installée à Bishkek et qui a fait “d’inviter les gens dans l’empire du milieu” son business, me propose de prendre en charge mon dossier gratuitement, alors que cela coute normalement 50$, après que je me sois agacé des retards cumulés pour son obtention. Je lui laisse donc mes documents et le lendemain matin, je file à la gare pour prendre un Mashroutka direction: Och!

Je ne ferais pas d’autostop pour m’y rendre en raison du retard que j’ai pris en essayant d’obtenir cette maudite lettre d’invitation que je n’aurais même pas l’occasion de voir puisque tout se fera finalement sans moi…

Le lendemain matin, me voila dans le matrouchka, sur la route vers l’ouest… ou presque, car ici les Mashroutkas attendent d’être plein pour partir, et il n’y a pas de réservation ou de remplissage des véhicules un par un, c’est au petit bonheur la chance. Certain conducteur “volent” les clients des autres ce qui déclenche souvent de grosses disputes pouvant terminer avec les mains… Bref, à 12h, nous voila enfin parti! Après une centaine de kilomètres sur une route pltôt monotone, nous arrivons sur une route montagneuse tout simplement magnifique, qui suit une large rivière d’eau turquoise entre les montagnes tantôt désertiques, arrides et rocailleuses tantôt couvertes de verdures ou de forêt! Je rappellerais à deux ou trois reprises le conducteur à l’ordre alors qu’il se laisse aller à une conduite un peu trop “Kirghize” pour moi…

En effet après la “rigueur” des conducteurs Kazakhes (D’Almaty) les Kirghizes obtiennent facilement la palme des conduteurs parmis les plus dangeureux au monde! Malgré tout très compréhensifs, il suffit généralement de leur demander d’être plus prudent pour qu’ils s’executent, parfois en râlant un peu. L’avantage lorsque l’on paye pour se faire transporter c’est qu’on peut être exigeant, alors qu’en stop, pas question de rappeller le conducteur à l’ordre même si certains en auraient bien besoin!

Och est une ville dont l’âme est plus d’Orient que d’Asie. Agée d’au moins 3000 ans la date d’établissement de la ville est inconnue mais attribuée à divers personnages de l’histoire tel que le roi et prophète Salomon (Sulayman) Son nom à d’ailleur été emprunté pour baptiser la montagne qui se dresse au beau milieu de la pleine sur laquelle est érigée la ville: Le thrône de Salomon (Solomon’s Throne). Cette montagne est sacrée pour les musulmans de cette région qui la considère comme un très important lieu de pèlerinage, au même titre que la Mecque bien que le côté “sacré” du lieu soient un peu terni par les centaines de tags sur les rochers au sommet.

Le lieu n’en reste pas moins fascinant, et le couché de soleil est superbe depuis le sommet des rochers, la seule hauteur de la ville!

La ville est aussi située dans une zone aride du pays, ce qui lui renforce sont caractère oriental, son bazar étendu sur plusieurs kilomètres le long d’une petite rivière est assez agreable même si mon préféré reste celui de Bishkek, qui porte d’ailleur le nom “d’Osh Bazar” . J’y trouverais les légumes et épices nécessaires pour cuisiner une ratatouille à Asel, mon hôte, et ses amis Zarah, une suissesse et Ruslan pour les remerciers de m’avoir fais découvrir les spécialité de la région tels que le Charchliks (Brochette de viande servie avec de la sauce tomate et des oignons frais), le Osh dumpling (Ravioli à la viande fait de pate brisée cuite au four), et le Plov (Riz au carottes, au mouton qui se mange accompagné d’une salade Fraiche), …

Zarah est en Stage dans la région et grâce à son aide, je pourrais aller visiter Uzgen, en prenant place à bord d’une des voitures de l’organisation pour laquelle elle travaille. Uzgen est une petite ville agée de 2000 ans, elle fut batie comme de marché et point d’approvisionnement de la route de la vallée de Ferghana jusqu’à Kachgar. Avant de devenir des années plus tard la seconde capitale fondée par les Qarakhanides, une dynastie d’origine turque qui régna près de 350 ans sur l’asie centrale. Au abords du bazar de cette petite ville se trouve des monuments batis par les Qarakhanides: un mausolé et un minaret. Impossible de visiter le mausolé, mais le minaret est ouvert pour les visites et alors que je suis à l’intérieur avec plusieurs gamins kirghizes qui jouent dans les escaliers, le gardien décide de prendre sa pose déjeuné et pour éviter les resquilleurs il cadenasse la grille qui permet d’entrer dans le monument… ou d’en sortir! Je passerais donc trois quarts d’heure dans ce merveilleux monument, et bien qu’un peu agacé, être enfermer dans ce genre de monument c’est aussi une autre manière de l’apprécier!

Difficile de décrire mon sentiment sur ces quelques jours au milieu d’une asie centrale bercée d’Orient et d’Asie. L’environnement enseigne bien des choses qu’aucun mots ne saurait décrire avec assez de force et de précision. L’ardeur du paysage, les gens qui ne vivent qu’au présent dans une vie bien plus difficile mais plus simple, dont chaque jour est un accomplissement, les odeurs dans le bruit qui, parfois vous attirent, parfois vous révulsent. Tout retranscrit finalement très bien le milieu ou l’on se trouve. Dans cette vie qui ne transpire pas la bienveillance, où personne n’abandonne la connaissance à l’espoir et au jeu, à la manière de l’actuel occident. Dans une réalité que nous tendons à oublier, où l’isolement de l’inconfort est devenu une norme, un métier, nous nous asseyons petit à petit sur le fait que dans la vie finalement peut importe l’issue et la chance, ce qui compte et ce qui vous rend heureux c’est l’intention, l’effort et la determination, et non l’attente et les réclamations!

La crise systémique que vit l’occident se lit d’une autre manière d’ici assis sur mon banc sous l’agressif soleil d’asie centrale dans le tout petit parc où je me trouve, quelques personnes me dévisagent assis à quelques mètres de moi, peu d’étrangers dans ce coin du monde, mais qu’importe ici on a pas peur d’un inconnu, on lui sourit et si l’on est pas trop timide, on le salue.

Je passerais bien quelques jours de plus dans cette région du monde mais surtout, une fois ici, je n’ai plus qu’une envie, passer la frontière Ouzbek pour explorer plus profondément cette région. Mais mon passeport est à Bishkek, probablement garni d’un visa Chinois. Samarcande, Buhkara et les autres villes d’Ouzbekistan attendront, je repars vers le nord Est, j’ai prévu de repasser au Kazakhstan avant de filer en Chine.

Bye bye Kirghizstan, tu vas me manquer!

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